Suis-je infertile ?

Infertilité : Comment savoir si je suis concerné(e) et quels examens passer ?

La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs tels que votre âge et vos antécédents médicaux. En général, on considère qu'il y a un problème d'infertilité si vous essayez de tomber enceinte depuis plus de 12 mois sans succès malgré des rapports sexuels réguliers sans contraception. 

Cependant, si vous avez plus de 35 ans ou des antécédents médicaux gynécologiques, il est important de consulter un médecin spécialiste au bout de 6 mois.

Les antécédents gynécologiques incluent:

  • les infections, 

  • les interventions chirurgicales sur l'utérus, 

  • l'endométriose 

  • le syndrome des ovaires polykystiques.

Pour les hommes, les antécédents testiculaires comme les infections ou les traumatismes doivent également être pris en compte. En cas de doute, n'hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant.

Quels examens et pourquoi ?

Lors de la consultation pour suspicion d'infertilité, le médecin procède à un interrogatoire et à un examen clinique des deux membres du couple. Les examens prescrits dépendent des résultats de cet examen clinique. Le but de ces examens est d'identifier la cause de l'infertilité, qui peut être féminine (un tiers des cas), masculine (un tiers des cas) ou indéterminée (un tiers des cas).

Quels examens pour une femme infertile ?

Pour les femmes, les examens visent à évaluer:

  • L’ovulation et la réserve ovarienne

  • L’anatomie de l’utérus et des trompes utérines

Ovulation et réserve ovarienne

Chaque femme possède dans ses deux ovaires un stock de follicules qui contiennent les ovules. À chaque cycle menstruel, un processus de sélection va aboutir à la transformation d’un de ces follicules en un ovule prêt à être fécondé par le spermatozoïde.

On estime qu’à la puberté ce stock est de 300 000 follicules. Mais la femme n’ovulera au maximum que 500 fois. En effet, le stock diminue spontanément avec le vieillissement. Lorsqu’il est inférieur à 1000, les ovulations s’arrêtent et on parle de ménopause.

Aussi lors du diagnostic d’infertilité on va chercher à déterminer s’il n’existe pas de troubles de l’ovulation, en réalisant une évaluation de la réserve ovarienne.

L’évaluation de la réserve ovarienne n’a pas pour ambition d’évaluer précisément le nombre de follicules restants (ils sont plusieurs milliers et microscopiques), elle évalue plutôt le déroulement du processus de sélection des follicules qui vont pouvoir donner un ovule lors du cycle menstruel.

Elle fournit ainsi un reflet imparfait du stock folliculaire.

Elle s’évalue grâce à une prise de sang qui va doser 3 hormones:

  • l’AMH (Anti Mullerian Hormone): elle est sécrétée par une partie du stock des follicules qui entrent dans le processus de sélection, une AMH basse reflète un nombre de follicules en cours de sélection plus faible, et donc un stock plus faible.

  • La FSH (Follicle Stimulating Hormone) et l’Oestradiol, 2 hormones qui forment une boucle: la FSH est sécrétée par l’organisme pour stimuler les follicules, en réponse les follicules sécrètent de l’oestradiol. L’oestradiol informe ainsi l’organisme que les follicules sont entrés en développement et la FSH baisse. Si la FSH ne baisse pas, c’est que le nombre de follicules entrés en sélection est faible. Ainsi une FSH élevée en début de cycle menstruel reflète un stock de follicules plus faible. 

Elle s’évalue aussi par l’échographie: lors de cette échographie, le gynécologue va compter le nombre de follicules qualifiés de “follicules antraux”.

Le follicule antral est un follicule qui a avancé dans le processus de sélection, le nombre de follicules antraux est relativement fixe et ne varie pas au cours du cycle menstruel. En l’absence de troubles de l’ovulation, on en compte environ 20 cumulés sur les 2 ovaires. En théorie, ils se renouvellent à partir du stock de milliers de follicules microscopiques, si leur nombre baisse cela peut être un reflet que le stock est plus faible.

L’anatomie de l’utérus et des trompes utérines

L’ovule sélectionné par l’organisme lors du cycle menstruel va alors passer par les trompes utérines, c’est généralement là que se produit la fécondation par le spermatozoïde, puis il va se loger dans l'utérus où doit se dérouler son développement en embryon puis en foetus.

Si les trompes ne sont pas perméables, qu’elles ne permettent pas le passage de l’ovule et sa rencontre avec le spermatozoïde, cela peut être une cause d’infertilité, de même si l'utérus présente une anomalie qui empêche l’embryon de s’y loger.

Pour cette raison on va réaliser une imagerie pour évaluer la perméabilité des trompes et l’anatomie de l'utérus, cela peut être par exemple:

  • Une hysterographie,

  • Une hystérosonographie.

Endometriose

L'endométriose est une condition qui peut affecter la fertilité. Si vous présentez des symptômes tels que des douleurs pelviennes intenses pendant les règles ou en dehors de cette période, votre gynécologue peut vous prescrire des examens complémentaires pour rechercher une endométriose. Le premier examen à réaliser est généralement une échographie, qui peut être complétée par une IRM pour les cas plus complexes. Il est important de demander de l'aide à votre équipe médicale si vous souffrez de douleurs, car l'endométriose peut avoir un impact important sur votre qualité de vie.

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une condition qui peut affecter la fertilité des femmes. Le diagnostic de SOPK repose sur trois critères, dont:

  • la constatation de troubles des règles avec absence d’ovulation, 

  • des symptômes cutanés tels que l'acné, l'hirsutisme (présence de poils dans des zones inhabituelles pour une femme), et la perte de cheveux,

  • la présence d'ovaires multifolliculaires à l'échographie. 

Certains de ces symptômes peuvent venir d'un excès d’hormones de la famille de la testostérone.

Cet excès d’hormones peut donc être présent à la prise de sang, mais n’est pas toujours retrouvé.

Les spécialistes utilisent donc principalement la prise de sang et l'échographie pour diagnostiquer le SOPK. Cette condition peut avoir un impact important sur la qualité de vie des patientes. Si vous vous interrogez sur votre santé reproductive, n'hésitez pas à demander l'avis d'un spécialiste. Vous n'êtes pas seule dans cette situation et il existe des solutions pour améliorer votre fertilité et votre bien-être

Quels examens pour l’homme infertile ?

Chez l’homme, l’infertilité peut avoir différentes causes, elle peut notamment provenir d’un défaut de production des spermatozoïdes (pas assez de spermatozoïdes, ou des spermatozoïdes présentant des anomalies), ou d’une anomalie anatomique qui empêche leur passage normal lors de l’éjaculation.

En l’absence de troubles sexologiques, le premier examen est donc le spermogramme. Il permet d’analyser la quantité et la qualité des spermatozoïdes présents dans le sperme.

Spermogramme

Le spermogramme consiste en fait en une multitude d’examens réalisés sur le même échantillon de sperme.

Il va s'intéresser à la quantité de spermatozoïdes en évaluant leur nombre total dans un éjaculat mais aussi la concentration, c'est-à-dire le nombre de spermatozoïdes par millilitre de sperme. 

Cela permet de mettre en évidence un nombre de spermatozoïdes plus bas que la normale, voir une absence totale de spermatozoïdes:

  • Si la concentration en spermatozoïde est inférieure à 15 millions/mL ou si leur nombre est inférieur à 39 millions/éjaculat: on parle d’oligospermie. Moins il y a de spermatozoïdes, moins le sperme peut féconder les ovules.

  • L’absence totale de spermatozoïdes est appelée une azoospermie.

Seront également réalisés des examens qui évaluent la qualité des spermatozoïdes, leur mobilité pour savoir s’ils se déplacent bien, leur vitalité pour savoir s’ils sont vivants, et enfin le spermocytogramme va décrire l’anatomie d’une centaine de spermatozoïdes.

Spermoculture

Examen obligatoire à faire dans les 6 mois précédents une tentative d’AMP, la spermoculture recherche une infection qui pourrait contaminer le sperme.

Test de migration survie

Après le spermogramme, les médecins peuvent préconiser ce test.

Le test de migration survie consiste à reproduire en laboratoire les conditions dans lesquelles les spermatozoïdes se trouveraient dans le vagin puis dans l’utérus d’une femme. Le nombre de spermatozoïdes qui survivent va orienter le professionnel vers le choix de la technique d’AMP:

  • Si plus de 5 millions de spermatozoïdes/mL survivent, l’examen est considéré normal, 

  • Si 2 à 5 millions survivent: l’indication est alors de procéder à une fécondation in vitro (FIV),

  • Si moins de 2 millions survivent, alors une FIV avec ICSI (Intra Cytoplasmic Sperm Injection) est généralement indiquée, cela consiste à récupérer un spermatozoïde et à l’injecter directement dans un ovule pour faciliter la fécondation.

D’où peut venir l’azoospermie ?

L’azoospermie, qui est donc définie par l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat, peut avoir une cause anatomique. Les spermatozoïdes sont produits par le testicule, mais un obstacle empêche leur arrivée dans le sperme, cela peut être une obstruction des glandes du testicules ou de leurs canaux évacuateurs (appelés canaux déférents). On parle d’azoospermie obstructive.

Elle peut aussi être le résultat d’un défaut de production des spermatozoïdes, c’est l’azoospermie non obstructive, les causes possibles sont alors multiples, cela peut être un déséquilibre hormonal, ou encore une maladie génétique. L’équipe médicale procédera à différents examens sanguins pour les identifier.

L’azoospermie n’est pas toujours totale. Si des spermatozoïdes sont présents dans les testicules, les médecins peuvent en récupérer certains, notamment grâce à une ponction du testicule.

Après avoir confirmé qu'il y a effectivement une azoospermie, les médecins proposeront donc des examens supplémentaires tels que des échographies du scrotum et potentiellement de la prostate, ainsi que des examens sanguins pour évaluer le bilan hormonal. Si nécessaire, une analyse génétique peut également être effectuée.

Il est important de savoir que selon la cause de l'azoospermie des solutions existent, alors ne perdez pas espoir. Votre équipe médicale est là pour vous accompagner dans cette étape et vous proposer les meilleures options possibles.

Quelles techniques d’AMP et pourquoi ?

Lors de chaque cycle menstruel féminin, une partie du stock de follicules entre en maturation. Par un processus de sélection hormonale, un seul de ces follicules arrivera réellement à maturité, les autres seront perdus. Ce follicule mature aboutira alors à l’ovulation et l’ovule produit ira dans les trompes où il sera fécondé en cas de rapport sexuel.

Selon la technique d’AMP choisie, il faudra stimuler les ovaires, soit pour être sûr qu’au moins un follicule se développe, soit pour faire se développer plusieurs follicules et obtenir plusieurs ovules.

La décision de la technique d'AMP à utiliser sera basée sur la cause possible de l'infertilité du couple. Les équipes médicales discuteront avec vous et vous proposeront soit une insémination intra-utérine de sperme, soit une fécondation in vitro.

Insémination intra utérine

L’insémination intra utérine peut être réalisée avec le sperme du conjoint ou avec le sperme d’un donneur si nécessaire.

Elle est plus fréquemment recommandée en cas d’infertilité de cause masculine, mais l’insémination peut avoir de nombreuses autres indications qui vous seront exposées par votre gynécologue.

Elle consiste à introduire le sperme avec un catheter directement dans l'utérus de la femme pour augmenter les chances de fécondation.

Fécondation in vitro (FIV)

La fécondation in vitro (FIV) est une technique plus complexe qui consiste à recueillir les ovules de la femme et les féconder en laboratoire avec les spermatozoïdes du conjoint ou d'un donneur. Les embryons obtenus sont ensuite réimplantés dans l'utérus de la femme.

La FIV est utilisée dans de nombreuses situations d'infertilité, qu'elle soit de cause féminine ou masculine. Elle est souvent considérée comme une alternative après plusieurs tentatives infructueuses d'insémination intra-utérine.